Le jeu de l'amoue et du hasard acte3 scene 8
Obtenir des signes certains de l’amour, tel est l’enjeu de cette mise à l’épreuve de l’autre. À la scène 12 de l’acte II, Dorante n’a pu résister à l’aveu de sa flamme ainsi qu’à la révélation de son identité. Silvia, quant à elle, a conservé son déguisement de manière à obtenir de Dorante une demande en mariage malgré leur prétendue différence de condition. De l’issue de la scène 8 de l’acte III, avant-dernière scène de la pièce, dépend le dénouement heureux ou malheureux de l’épreuve que Silvia continue d’imposer à Dorante.
Une scène de dépit amoureux
Le fonctionnement de la scène repose sur un double malentendu dont seul le spectateur, de son point de vue omniscient, détient la clef. Dorante, pour sa part, croit Silvia sensible aux avances de Mario et par conséquent indifférente à son amour. Il attend d’elle une déclaration. Silvia, quant à elle, pense Dorante trop frileux pour épouser celle dont il croit encore qu’elle n’est qu’une soubrette : elle attend de lui qu’il transgresse la loi sociale par amour. Tandis que Dorante fuit par déception sentimentale et ultime provocation, Silvia interprète son départ comme une preuve de sa lâcheté devant la perspective d’une mésalliance.
Les didascalies mettent en valeur le double jeu des personnages : dans les apartés, destinés par convention théâtrale au spectateur, ils sont censés exprimer leurs sentiments avec