«Peser des oeufs de mouches dans une balance en toile d’araignée» c’est ainsi que Voltaire, contemporain de Marivaux, qualifiait l’oeuvre de ce dernier durant le siècle de Lumières. Cependant, ce n’st pas l’avis de PATRICE CHEREAU, metteur en scène contemporain qui à déclaré que : «Présenté comme une comédie, la pièce de Marivaux, Le Jeu de l’Amour et du Hasard, pourrait facilement faire un très bon drame.» Nous nous demanderons si nous partageons l’avis de ce metteur en scène. Finalement, Le Jeu de l’Amour et du Hasard est - elle uniquement comique? Certes Le Jeu de L’Amour et du Hasard est une comédie aux apparences légères, mais des problèmes importants y sont soulevés qui pourraient rapprocher la pièce du drame.

Tout comme les comédies de Molière (XVIIè), cette pièce a un important héritage de la Commedia dell’Arte. Marivaux a en effet écrit une quarantaine de pièce, entre autre pour la comédie italienne. On retrouve premièrement les prénoms des personnages aux consonances italiennes tel que Silvia ou Mario. De plus le valet est un des personnage stéréotypé de la Commedia dell’Arte: Arlequin, le valet balourd. C’est d’ailleurs pour cela que lorsque Dorante se fait passer pour un valet, ne voulant pas s’abaisser au point de prendre le nom d’Arlequin, il se fait appeler Bourguinion.
Enfin le badinage très présent dans la pièce est un thème récurrent de la Commedia dell’Arte. Effectivement, l’oeuvre de Marivaux fit entrer un nouveau mot dans le dictionnaire: le Marivaudage. Il consiste en un badinage, discours léger et galant. Le plus bel exemple de marivaudage de la pièce est lorsque pour la première fois Dorante et Silvia se retrouvent seuls (I,7) sous leurs déguisements de domestiques. Les répliques courtes s’enchaînent avec rapidité. Des reprises et des parallélismes font rebondir le dialogue. Cette conversation légère prête à sourire, le spectateur est amusé par l’incapacité des deux personnages à se concentrer sur leurs objectifs initial: