Le jeu de l amour et du hasard
Monsieur Orgon, père de
Silvia : c’est un homme qui a un certain rang social, un « homme de condition », disait-on au
XVIIIe siècle. Peu d’indices permettent de trancher s’il appartient à la noblesse ou à la bourgeoisie, sinon son nom : Monsieur
Orgon, qui pourrait laisser pencher vers la bourgeoisie. Ce qui est certain, c’est que Monsieur
Orgon jouit d’une bonne aisance financière, vit dans une maison agréable. Cette aisance économique est de celle qui puisse abolir les frontières parfois ténues entre aristocratie et bourgeoisie.
Monsieur Orgon, père de Silvia, n’agit pas en autocrate. Il ne se montre pas autoritaire. Il souhaite que sa fille épouse Dorante, qui est le fils d’un ami et de même condition sociale. Cependant il la laissera choisir selon son coeur et ne lui imposera pas ce mariage s’il ne lui sied pas. Il consent au jeu de travestissement, il favorise les rencontres entre Silvia et Dorante, il conseille Lisette lorsqu’elle entreprend de séduire Arlequin, il assiste en spectateur bienveillant à ce qui se joue sous ses yeux.
Dorante, fils d’un ami de M.
Orgon et prétendant de Silvia : un jeune homme bien né, plutôt sage et raisonnable, qui ne connaît pas l’amour. Il imagine donc lui aussi un travestissement afin de sonder celle qui lui est destinée. Devenu valet, il subit l’épreuve de l’humiliation : repoussé par Silvia, rabroué par
Mario et Arlequin. Il vit aussi les affres de l’amour confronté à la raison : peut-on épouser celle que l’on aime, si celle-ci est d’une condition sociale nettement inférieure ?
Lisette, femme de chambre de
Silvia : c’est un personnage complexe, plus qu’une domestique, puisqu’elle est aussi la confidente et la coiffeuse de Silvia. C’est une femme réaliste, fine, honnête, qui se prend à rêver de sortir de sa condition en épousant un homme bien né. Serait-elle tombée amoureuse d’Arlequin si celui-ci s’était d’emblée présenté comme un valet ?
Mario, frère