Le jeune homme de l'hospice, Roger Toulouse / Brodeck
Dans ce tableau de Roger Toulouse, le visage semble déformé, les traits tirent vers le bas et rien n’est symétrique. Le côté droit semble exprimer la colère et le côté gauche semble exprimer la peur. On remarque que les yeux du personnage divergent : l’œil droit fixe le sol tandis que l’œil gauche regarde en face. Ces yeux donnent une impression regard déprimé, probablement celui d’un homme fatigué. L’ensemble du visage renvoie un sentiment de culpabilité profonde au spectateur.
Le fond uni, peint en gris, et les habits sombres de l’homme amplifient cette abondance de sentiments négatifs. Les deux poteaux à l’arrière-plan, de chaque côté du personnage, sont reliés par un fil barbelé et donnent une impression d’emprisonnement.
Ce tableau peut représenter Le Rapport de Brodeck car il évoque les sentiments éprouvés par les personnages tout au long du roman. La colère de Brodeck à la fin du récit, lorsque son rapport est brulé ; la peur qui saisit les habitants du village face à l’inconnu ; la dépression suite aux actes commis (meurtres de l’Anderer, des animaux, de la femme et son enfant,…) ; la fatigue des hommes qui en ont assez de luter ; la culpabilité de Brodeck qui laisse l’étudiant mourir, de Schloss qui perd son enfant et la tristesse d’Emélia, violée par les allemands.
L’emprisonnement se fait aussi ressentir dans les camps de concentration mais aussi dans le village car Brodeck est prisonnier du maire, des habitants et surtout du rapport. Les villageois sont eux aussi enfermés : ils sont prisonniers de leur peur et de leurs actes.