Le Joujou du pauvre
Baudelaire, poète symboliste du XIXe siècle, écrivit plusieurs recueils dont Les Fleurs du Mal ou Les Petits Poèmes en prose. « Le Joujou du Pauvre » issu du recueil Le Spleen de Paris, nous montre deux enfants, l'un riche et l'autre pauvre, tous deux fascinés par un jouet animé : le rat. Même si ce poème présente deux mondes sociaux antithétiques, on retrouve des rapprochements qui naissent entre les deux enfants.
I) Le poème est construit autour d'un fort contraste entre deux catégories sociales. Il peut être décomposé en 3 parties distinctes : le décor, les enfants et leur jouet. On observe tout d'abord que l'opposition de décor est structuré par un chiasme. En effet, la description du lieu de l'enfant riche commence dès le début du poème par « Sur la route, derrière la grille d'un vaste jardin », plus loin, celle de la rue où joue l'enfant pauvre est introduite par « De l'autre coté de la grille, sur la route » (ligne 15). De plus, d'un coté on observe une nature entretenue « vaste jardin, joli château » et de l'autre coté une nature laissée a l'abandon et envahie pas les mauvaises herbes « les chardons et les orties ». Baudelaire décrit donc deux mondes qui s'opposent, l'un est propre et éclatant, l'autre est laissé à l'état sauvage.
Le poète oppose les deux enfants en utilisant un lexique mélioratif pour l'enfant riche « un enfant beau et frais » et un lexique péjoratif pour l'enfant pauvre « un enfant sale, chétif, fuligineux, couvert de suie ». On peut aussi observer que l'enfant riche est plus longuement montré tandis que l'accumulation d'adjectifs permet de dresser un portrait court et marquant du pauvre. Ces deux descriptions insistent sur l'injustice sociale. Face à la propreté « frais » qui est une métaphore, on retrouve l'insalubrité du monde des pauvres. L'adjectif « chétif » sous entend des difficultés à se nourrir. De surcroit, le terme « enfant » qui désigne le riche est opposé à « marmots-parias ». « Marmots » est issu d'un