Le Journal DAnne Frank Anne Frank
Texte établi par
Otto H. F RANK et Mirjam PRESSLER
Nouvelle édition courante adaptée du néerlandais par
Nicolette OOMES et Philippe NOBLE à partir de la traduction de l’édition critique par Philippe NOBLE et
Isabelle ROSSELIN-BOBULESCO
Avant-propos et Épilogue traduits du néerlandais par
Nicolette OOMES calmann-lévy Avant-propos
Anne Frank a tenu son journal du 12 juin 1942 au 1 er août 1944. Jusqu’au printemps de 1944, elle écrivit ses lettres pour elle seule, jusqu’au moment où elle entendit, à la radio de Londres, le ministre de l’Éducation du gouvernement néerlandais en exil dire qu’après la guerre il faudrait rassembler et publier tout ce qui avait trait aux souffrances du peuple néerlandais pendant l’occupation allemande. Il citait à titre d’exemple, entre autres, les journaux intimes.
Frappée par ce discours, Anne Frank décida de publier un livre après la guerre, son journal devant servir de base. Elle commença à recopier et réécrire celui-ci, corrigeant et supprimant les passages qu’elle considérait comme peu intéressants, ou en ajoutant d’autres en puisant dans sa mémoire. Parallèlement, elle continuait à tenir son journal originel, celui qui, dans l’édition critique
(1) est appelé « version a », par opposition à la « version b », la deuxième, réécrite. Sa dernière lettre date du 1 er août 1944. Le 4 août, les huit clandestins étaient arrêtés et emmenés par la police allemande.
Le jour même de leur arrestation, Miep Gies et Bep
Voskuyl mirent à l’abri les écrits du journal d’Anne Frank.
Miep Gies les cacha dans son bureau et les remit, sans les avoir lus, à Otto Frank, le père d’Anne, lorsqu’on eut la certitude qu’Anne n’était plus de ce monde.
Après mûre réflexion, Otto Frank décida d’exaucer le
vœu de sa fille en faisant éditer les écrits qu’elle avait laissés. A cette fin, il composa à partir des deux versions d’Anne, l’originale (version a) et la retouchée (version b), une troisième version (version c), abrégée. Le texte