Le journalisme socual
Pour moi, le journalisme – le plus beau métier du monde, pour l’éternité – c’est tout le contraire. La tâche exige, bien sûr, sa part de technicité, une éthique avec laquelle il ne faut jamais transiger, la conjonction de rigueur intellectuelle et d’empathie humaine, mais aussi, et avant tout, un vrai engagement. Le premier « qui se prétend neutre » ment, et s’il le proclame c’est pour masquer sa propre partialité. Le journalisme n’est pas un métier à part : il est là, comme d’autres professions (culturelles, pédagogiques…) pour ouvrir les esprits, expliquer, mettre en perspective, éclairer les pôles de la contradiction, contribuer à faire des lecteurs, auditeurs, téléspectateurs, des citoyens « debout » qui se forgent leur opinion, en conscience et en connaissance, et puissent peser sur les décisions qui les concernent.
Un journaliste, en ce sens, s’apparente, un peu, à un instituteur, au sens où il n’a pas vocation à imposer son commentaire mais à aider les uns et les autres à prendre la parole, en ayant le souci de tendre le micro ou la plume aux innombrables (qu’on ne voit jamais et qu’on n’entend jamais alors qu’ils ont tant à dire) opprimés, exploités, bâillonnés par quelques experts et puissants, toujours les mêmes, qui squattent les écrans de télé et les colonnes des journaux . Informer pour émanciper. Informer pour libérer. Informer pour bousculer les conformismes et changer.
Ma conviction, donc : « le journalisme est social, ou n’est pas ». Social