Le juge judiciaire, gardien des libertés fondamentales?
Le principe du juge judiciaire protecteur des libertés fondamentales vient d'une certaine tradition de le Troisième République, Marcel Waline résume cette idée « il existe une coutume jurisprudentielle qui fait de l'autorité judiciaire […] la protectrice naturelle du citoyen contre les atteintes de l'administration ou du gouvernement, contre ses droits les mieux garantis ». Cela vient du fait que le juge judiciaire, aux origines du juge administratif, avait pour rôle de sanctionner et de prévenir les atteintes aux droits des citoyens par l'administration. Encore largement ancré, cette conception de la totale compétence du juge judiciaire se trouve aujourd'hui largement atténuée. Tout d'abord le droit international et notamment européen prend une place de plus en plus importante dans la protection des droits fondamentaux, la jurisprudence de la Cour de justice des communautés européennes témoigne de cette volonté dans un arrêt du 18 juin 1991 « les droits fondamentaux font partie intégrante des principes généraux du droit dont la Cour assure le respect ». En droit interne également, d'autres juridictions assurent le respect des ces droits. Quelle est la place du juge judiciaire dans la protection des libertés fondamentales? La protection des libertés fondamentales se retrouve partagée (I) on peut alors se demander la réelle valeur du principe du « juge judiciaire, gardien des libertés fondamentales » (II)
I) Le partage de la protection des libertés fondamentales
A) Le Conseil Constitutionnel
Depuis 1958, il existe en France une juridiction chargée de contrôler la constitutionnalité des lois : le Conseil Constitutionnel mécanismes de protection des libertés : saisine : obligatoire pour une loi organique, une proposition de loi référendaire ou règlement d'Assemblée → garantie : aucun de ces textes n'entrera en vigueur sans contrôle du Conseil Constitutionnel.
Engagement international ou loi