Le kitsch est « la station de correspondance entre l’être et l’oubli ». Dans l’univers de Kundera, la notion de kitsch prend un sens péjoratif puisqu’elle simplifie toute la complexité et la profondeur d’un individu pour créer un idéal abstrait. Avant la mort finale de Franz, sa femme devait le transformer en un héros qui n’a pas commis le choix de faire ce qui est considéré comme mauvais et donc laid : « après un long égarement est de retour ». Pour qu’elle puisse continuer sa vie et l’oublier, elle devait inconsciemment idéaliser son mari en oubliant tous les sentiments mauvais comme la haine, la douleur et la colère. Le kitsch cherche donc à simplifier toute la complexité du personnage de Franz et de lui coller l’étiquette de l’homme accepté et acceptable « Le kitsch, par essence, est la négation absolue de la merde ; au sens littéral comme au sens figuré […] ». Le kitsch Kunderien, autre qu’un « refuge dans la beauté et dans l’ignorance » est aussi politique. Par le personnage de Sabina, le kitsch communiste et totalitaire est la propagande qu’utilise un pays dictatorial pour établir une image emblématique d’une population conformiste, que ce soit par les images, les médias ou la corruption. Dans ce sens, le kitsch peint une image erronée et embellie d’un « mensonge intelligible ». Le Kitsch est omniprésent dans notre monde et rien n’échappe à cette notion. Tout est kitsch. Que ce soit la première musique symbolique d’un couple ( la musique classique de Beethoven et son rapport avec le couple de Tereza et Tomas), les concepts banals et fantaisistes d’une jeune fille qui cherche l’Amour, les moments de hasards et de coïncidences que nous transformions par la suite en destin ainsi que les citations et proverbes répétitifs qui s’inscrivent dans nos vies comme la clé de notre plus profonde existence ( einmal ist keinmal).Cependant, nous avions tendance à percevoir ce concept comme étant péjoratif. Le dictionnaire Le Robert 2014 présente le kitsch