«Le Lac» est un extrait du recueil des Méditations poétiques au genre poétique et à la forme d’élégie, un long chant plaintif, publié en France en 1820 par Alphonse de Lamartine, étant donc composé au 19e siècle, dans le courant romantique, période dans laquelle la déception suite au grand rêve napoléonien ramène l’individualisme. C’est d’ailleurs en se basant sur ce dernier que nous démontrerons que Lamartine dénonce la puissance du temps et qu’il supplie la nature de se faire la mémoire éternelle de sa passion brisée. Nous verrons, en premier lieu, l’attitude du poète envers le temps puis, en deuxième lieu, sa demande envers la nature. Tout d’abord, le poète dénonce la puissance du temps. D’une première part, le poète s’adresse directement au temps. Ainsi, l’usage de la première personne tel que «Je demande» (vers 29), «Je viens» (vers 7), «Je dis» (vers 31), démontre que le poète est l’émetteur. D’ailleurs, la présence d’apostrophes péjorative comprenant les termes suivants : «néant» (vers 45), «sombres abîmes» (vers 45) expriment la critique du destinataire, c’est-à-dire le temps, par le poète. Il est donc possible de déduire que le poète traduit son insatisfaction face au temps. D’une deuxième part, le temps décrit dans ce poème est insaisissable. En effet, le champs lexical de l’évasion énoncé par des mots tels que «échappe» (vers 30), «fuit» (vers 30), «fugitive» (vers 33), «s’envolent» (vers 39) décrit le caractère évasif du temps. Aussi, l’analogie du temps à un cours d’eau créée par la métaphore «L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive; Il coule, et nous passons!» (vers 35-36) prouve le côté imperturbable du temps. Le poète décrit, ainsi donc, son impuissance face au temps. D’une troisième part, ce même temps est décrit comme étant destructeur. Ainsi, la présence du champs lexical de la destruction comprenant des éléments comme «efface» (vers 43), «ne les rendra plus» (vers 44), «engloutissez» (vers 46), «brisais»