Le libraire
Français
Littérature québécoise
Dissertation critique
Le libraire
Travail présenté à
Madame Annie Rousseau
Département de français
Collège de Rosemont
5 avril 2005
Les tabous moraux et sociaux étaient bien présents au Québec dans les années 50. L’esprit conformiste régnait sur la population à cette époque. Le pouvoir exercé par le clergé sur cette génération était assez remarquable. En effet, dans l’œuvre Le Libraire (1960), l’auteur Gérard Béssette, a su présenter à travers le récit d’Hervé Jodoin, un Montréalais marginal aux idées controversées qui arrive à St-Joachin dans le but de se trouver un emploi. Il mènera une vie divisée entre son travail et la brasserie dans laquelle il y passera toutes ses soirées. Étant donné la personnalité de Jodoin, il serait légitime de se poser la question suivante : est-il totalement exclu de la société? En vérité, nous ne le croyons pas, d’abord parce que Jodoin propose, participe et est complice à certains égards avec les joachinois. Par contre, il est vrai qu’il ne se mêle pas tout à fait aux autres ; Cependant, si le cas se présente, c’est avec une certaine réserve. Alors, le mot totalement implique qu’il n’entretiendrait aucun rapport avec autrui, ce qui s’avère relativement extrême et sans aucun doute faux.
D’une part, il serait impensable de dire que Jodoin est totalement exclu de la société à tous les niveaux puisqu’il s’investit dans certaines activités. Effectivement, il propose à Rose, sa logeuse, de l’accompagner au cinéma, ce qu’elle accepte avec stupéfaction : « […] j’avais vu un beau programme annoncé au cinéma Palace et je voulais l’y inviter…Elle me regarda bouche bée de surprise.» (p.77). Malgré son manque de sociabilité, Jodoin fait preuve d’initiative en proposant à Rose de l’accompagner. Également, son implication dans la vente des livres interdits dénote un dévouement de sa part. Au cours d’une conversation avec son employeur, il accepte malgré son