Le lion, le loup et le renard
Le siècle du roi Soleil, siècle où la culture servait à valoriser la monarchie et ses politiques, fit se développer le genre de la fable. Jean de La Fontaine est sans aucun doute celui qui participa le plus à l’éclosion de cette pratique. En analysant « Le lion, le loup et le renard », qui est le troisième texte du livre huitième des ses Fables, nous pouvons voir que le texte nourrit, par un réseau de symboles et de stylistiques, une réflexion sur la vie à la cour et plus précisément sur les courtisans.
Le sens général de la fable « Le lion, le loup et le renard » mentionné ci-haut se dégage à partir de trois articulations logiques à l’intérieur du texte. La première, allant de la ligne 1 à la ligne 7, dépeint la situation initiale. L’expression « situation initiale » est appropriée au genre étudié ici puisque la fable est un petit récit. Elle suppose donc une interrelation, une progression, entre les unités sémantiques. La fable étudiée est, à bien des égards, construite comme un tableau. D’emblée, elle amène le lecteur à poser les yeux sur la figure centrale du récit, soit celle du lion, qui est en fait le point de fuite vers lequel tous les éléments convergent. Il s’agit d’une représentation symbolique du roi et de son pouvoir. Sans que le roi soit nommé à l’intérieur de la fable, nous pouvons supposer qu’il s’agit de Louis XIV si nous remettons l’œuvre dans son contexte historique. À première vue, ce lion n’est pas un être idéalisé. Au contraire, il est « décrépit », « goutteux » (ligne 2) : le personnage est décrit par un champ lexical de la maladie, du vieillissement. Malgré cela, son pouvoir absolu est manifesté, car « alléguer l’impossible aux rois, c’est un abus. » Cette litote, formulée comme une maxime, voire comme une évidence, montre que le roi peut tout réaliser, même dominer la nature ce qui est