.En 1943 alors qu'il se trouve à Londres Albert Cohen apprend la mort, à Marseille, de sa mère.. .Dans cette France occupée, il ne peut se rendre auprès d'elle et entame alors, dans la douleur de cette perte, l'écriture d'un texte de deuil. Un « chant de mort », qu'il reprendra et qui paraîtra dans sa forme finale 10 ans plus tard, sous le titre « le livre de ma mère ». Pour Louise Cohen...un chant posthume, rempli de toutes ces paroles, de ces non dit, toutes ces choses qui paraissent futiles et dérisoires.. . Un cri du cœur, au détour de chaque ligne, la figure de la mère, même si elle n'est pas nommée, même si elle est absente de ces lignes...elle est irremplaçable. Une histoire d'amour , celle que l'on n choisit pas, qui s'impose de lui-même... « Amour de ma mère à nul autre pareil. Un ouvrage autobiographique, à une seule voix. « je me revois... je me rappelle. »...Où il raconte sa mère, leur vie, leurs attentions mutuelles, leurs silences ...ce qu'il lui reste d'elle... Des tentatives de faire revivre, pour tenter de masquer son désespoir, l'espace d'un rêve, d'un instant cette mère peut être pas assez aimée de son vivant. De ses origines juives, aucuns excès « folkloriques » ne transparaît, juste quelques évocations, en filigrane, pour tenter d'expliquer peut être cet amour possessif, un peu extrême, un peu « magique »...Qui fait s'ouvrir les portes sans y avoir frappé... « mais soudain l'animation de vivre revint, car elle venait d'entendre au bas de l'escalier, les pas émouvants des deux aimés.... Sainte sentinelle perdue à jamais... »... Au travers de la description de ces jours banals, l'arrivée de ces immigrants à Marseille, cet enfant tout juste agé de 5 ans.. Les problèmes rencontrés, étrangers confrontés à une société à laquelle ils n'appartiennent pas, une intégration difficile, une mère qui reste volontairement confinée dans son appartement, en attendant chaque jour, le retour de ses deux hommes, sans jamais espérer un autre bonheur...Une patience