Introduction :
Comme l’a bien montré Esope, le père des fables, 10 siècles avant, cette image du miel et de l’absinthe s’applique exactement aux fables qui se servent d’un apologue défini comme une jolie histoire qui doit plaire, charmer et la morale comme une jolie formule qui doit inspirer les lecteurs. La Fontaine a utilisé les mêmes principes qu’Esope par rapport au côté mielleux de la fable en réécrivant le texte qui nous intéresse, ici : Le Loup et l’Agneau, mais y a mis sa marque en transformant cette fable en poème pleines de figures de style visant à faire rire et sourire les lecteurs. Il nous montre également une tout autre morale qui nous démontre que face à un chétif tel l’agneau, la raison du plus fort est toujours la meilleure. Dès lors La Fontaine a exprimé un important rapport de force entre ces deux animaux. Quel regard lui donne-t-il ? Nous montrerons donc dans un premier temps de quelle manière La Fontaine joue avec les contrastes et les oppositions entre le Loup et l’Agneau, puis l’impossibilité de s’entendre et de communiquer entre eux, pour enfin analyser l’injustice, l’erreur et l’instinct animal au sein de cette fable.

I. Le jeu des contrastes et des oppositions :
A. Le portrait de l’Agneau. Si La Fontaine a choisi d’une part l’Agneau c’est pour sa faiblesse, son infériorité flagrante face au Loup. L’Agneau est à l’autre extrême du règne animal. De ce fait il est compté comme étant un animal faible tout comme il l’est dans l’ordre naturel des choses : un petit herbivore n’étant qu’une simple proie pour plus fort que lui. Il est jeune : « je tette encore ma mère » et donc inexpérimenté, domestiqué et surtout très naïf. Il croit pouvoir négocier sa fuite avec une créature rusé sans foi ni loi, en le flattant : « Sire, répond l’Agneau, que votre Majesté ne se mette pas en colère » ce qui reprend le coté naïf et innocent de l’Agneau. Il est doux et gentil, il incarne le coté blanc donc le