Le loup et l’agneau, Les fables
Jean de La Fontaine
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.

Introduction : Au XVIIème siècle, la France est marqué par la succession des souverains ,de l’apogée du pouvoir royal et de la monarchie absolu. Louis XIV, le dauphin monta au pouvoir à cinq ans. Jean de la Fontaine, poète et écrivain du classicisme, dédia Les Fables (Tome I) publié en 1668 et d’où on a extrait Le loup et l’agneau (n°10, livre I). Nous verrons dans notre lecture analytique en quoi cette fable est ironique. Pour répondre à cela, nous étudierons tout d’abord les personnages (leurs caractères, leurs attitudes, ce qui les défini… ect). Nous entamerons avec leurs arguments et la position de chacun. Ainsi nous finirons avec la morale de la fable et la position de l’auteur. Axe | Relevé | Outil d’analyse | Interprétation | I. Les personnages | Un agneau se désaltérait
Dans le