Le lyrisme de higo
1/ a) Introduction au lyrisme
Le lyrisme se définit comme le discours d’un Moi. Dans cette perspective, il faut que le Moi se définisse comme un procès pour légitimer une représentation actantielle dans la mesure où il se construit dans le temps. En ce sens, le lyrisme est l’Histoire d’un Moi en construction qui se raconte. Il serait donc, non l’expression d’un Moi plein, stable, souverain, mais le lieu d’un effort, d’une tension vers le Moi. Un effort de l’individu pour devenir sujet, mais également un effort pour établir le droit de tout individu d’accéder au statut de sujet. C’est précisément tout l’enjeu du discours lyrique Hugolien. Le sujet lyrique est à la fois un point minuscule et un corps en expansion dans le langage. Ainsi, les sentiments personnels importent moins que le mouvement escaladant auquel il donne lieu et qui fait de l’intime un modèle de l’infini.
1/ b) Le lyrisme Hugolien
La poésie lyrique Hugolienne a longtemps été lue comme une poésie personnelle ; or elle donne à entendre une multitude de voix dans les poèmes qui les mettent en scène. Le lyrisme Hugolien plus que tout autre favorise la confusion entre le « je » personne grammaticale et la personne civile puisque la poésie lyrique n’a d’autre espace fictif que son propre discours. Ainsi l’auteur, figure éditoriale, est difficilement distinguable du poète en tant qu’instance fictive qui dit « je » dans le poème. En fait, les allusions biographiques aux Feuillantines, à Guernesey et le deuil daté du 4 septembre 1843 qui coupe Les Contemplations en leur milieu confirment que le poète est le double d’Hugo. Plus que sa doublure, il est son alter ego. Mais le Moi Hugolien ne parle jamais seul. Sa pensée rationnelle se fonde sur cette capacité du Moi à soumettre son discours à l’examen d’une instance extérieure ; l’accord toujours escompté des autres consciences oblige le Moi à construire ses énoncés dans la perspective de leur réception par