Félix écrit dans une longue lettre à Natalie pour lui expliquer son enfance malheureuse et surtout sa jeunesse obnubilée par son amour pour Blanche Henriette de Mortsauf, mère de famille.

Il s'agit d'un amour réciproque et purement platonique quoique le désir soit omniprésent. Ce roman pourrait paraître romantique et un peu naïf, toutefois on est loin de l'idéalisation. Henriette est tantôt sanctifiée, voire divinisée, tantôt femme de chair et de sens. C'est d'ailleurs ce qui a fait scandale à sa publication. Henriette n'est pas suffisamment sainte puisqu'elle se consume d'amour pour Félix alors qu'elle est mariée et mère de famille.

Le Lys dans la Vallée part de la réécriture d'un roman que Balzac jugeait faible, Volupté, de Sainte-Beuve et a lui même été parodié. (On a vu paraître la Tubéreuse dans la Montagne.) La relation jeune homme naïf-jeune femme mariée a été reprise dans beaucoup de romans du XIXe siècle (Le Rouge et le Noir) et tournée en dérision par Flaubert dans L'Education Sentimentale.

Je dois avouer que ce n'est pas mon roman préféré de Balzac : Le personnage de Félix est bien niais et les accents rousseauistes trop nombreux. Toutefois, il s'agit quand même d'une peinture très intéressante de la noblesse de la Restauration. Où l'on voit dans M. De Mortsauf l'archétype de l'émigré (aristocrate qui a émigré sous la Révolution et qui est rentré en France sous la Restauration), affaibli physiquement et mentalement, presque dégénéré,, dans Félix un jeune ambitieux et profiteur(quoique plus mou et moins volontaire que Rastignac), etc. C'est toute une société presque décadente qui aurait besoin de sang neuf qui nous est décrite.

ne comprend que trois lettres. D’abord le long récit que Félix de Vandenesse fait de son amour platonique pour madame de Mortsauf à Nathalie de Manerville, ensuite une lettre de Madame de Mortsauf jointe à celle de Félix et, enfin, la courte réponse que fait Nathalie à ce courrier. Le passage de notre étude se situe à