le mal et la providence
Introduction
Nous savons tous ce que Candide est sous-titré l’Optimisme. Voilà un détail révélateur des préoccupations de Voltaire : le philosophe a voulu se moquer d’un optimisme irraisonné. En la personne de Pangloss qui répète mécaniquement et hors de propos : “Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles”, il a voulu ridiculiser ceux qui ne considèrent pas avec sérieux et respect le problème du mal. Voltaire attaque les enseignements de ses contemporains, Leibniz ou plutôt son disciple Wolff moins subtil que son maître, et, au travers d’un conte assez caustique, leur apporte la contradiction. Ainsi la question du mal est-elle au cœur de cet ouvrage, mais en même temps, Voltaire essaiera de donner une réponse personnelle qui puisse concilier la bonté divine avec l’existence du malheur.
Un monde livré au Mal
Candide, propulsé par les “grands coups de pied dans le derrière” du baron de Thunder-ten-tronckh, est brutalement “chassé du paradis terrestre” pour avoir cru au bonheur avec Mlle Cunégonde. Le voilà lancé dans un voyage aventureux, une errance formatrice au cours de laquelle il va découvrir le grand monde.
Il va expérimenter le mal sous toutes ses formes. Il s‘agit d’abord du “mal physique” selon les propres termes de Voltaire.
• le froid et la faim.
• la maladie, dans la personne de Pangloss retrouvé en Hollande sous l’apparence d’un “gueux tout couvert de pustules, les yeux morts, le bout du nez rongé…”
• les catastrophes naturelles, d’abord sous la forme du séisme de Lisbonne, fait historique survenu en novembre 1755 qui avait beaucoup impressionné les imaginations de l’époque.
Candide va expérimenter encore plus “le mal moral” qui tient une place prépondérante.
• la stupidité des militaires.
• la guerre : entre les Bulgares et les Abares.
• la pauvreté qui conduit à la mendicité.
• l’hypocrisie et le fanatisme religieux.
• la malhonnêteté commerciale qui