Le malaise à france telecom
Gabriel CHEMIN-CROZET
France Telecom, entreprise qui a vu le jour en 1988 à la suite de sa séparation avec l’Administration des PTT (l’organisation d’alors s’appelait la DGT, Direction Générale des Télécommunications), est apparu dans une France poussée par des directives européennes de modernisation du marché des services de télécommunications, et s’est alors très vite constitué comme appareil d’Etat possédant pourtant une autonomie financière, dès lors une gestion propre à lui–même. Les années précédant ce statut vu celle d’une grande modernisation du service, alors que la France s’enlisait dans un très grand retard sur la téléphonie, ainsi de 1974 à 1986, les fonctionnaires d’Etat travaillant France Telecom se sont engagés dans de grands projets de modernisation, rattrapant leur retard et asseyant leur monopole sur le territoire français en matière de télécommunications. L’entreprise jouit d’une réelle dynamique « entreprenante », et d’une réelle croissance. A l’aube des années 1990’ a aussi commencé le recrutement de contractuels.
La période qui suit janvier 1998, où le marché de la télécommunication s’ouvre a la concurrence, ainsi France Telecom perd son monopole, est aussi la période pendant laquelle la crise de la bulle spéculative d’internet vient tour à tour élever puis saper l’action de France Telecom (220€ en 2000, 7€ en 2002). Sans le secours de l’Etat, actionnaire majoritaire depuis toujours, qui vient alléger la dette contractée à la suite de cette crise, il semble que l’entreprise aurait subi une faillite. Or cette période est aussi marquée par une grande croissance externe, le rachat d’Orange de 2000 à 2003, et des fusions successives avec ses filiales. En septembre 2004, c’est l’Etat qui cède une majorité de ses actions au privé, faisant alors de France Telecom une entreprise privée.
Ces nombreux changements, extensions, marquent surtout l’annonce et l’application d’un plan de réorganisation interne de l’entreprise dénommé NExT