Le mandala dans la théorie jungienne
Dans son chapitre « Confrontation avec l’inconscient », Jung décrit son travail personnel dans une période de désorientation, de désorganisation et de perturbations psychiques, ses difficultés et sa souffrance due à « une tension extrême », soumise à une « domination de la pression interne » telle, qu’il se croit « menacé par une psychose ». Durant cette période, il est face à « une activation inhabituelle de l’inconscient ». C’est dans ce climat à la fois intérieur et étranger qu’il va chercher à comprendre sa psyché et tenter de retrouver une sérénité intérieure, celle qui a été remise en question après sa séparation d’avec Freud en 1912. Jung fait face à l’inconscient, à partir de là il prend conscience de son Soi, de la totalité de luimême au travers de son travail d’auto-analyse. Pour réussir ce travail, il n’a d’autre choix que de s’abandonner complètement à son inconscient. A posteriori, Jung découvre que cette période de conflit interne et de tension est en fait l’œuvre d’un processus organisateur/désorganisateur : le processus d’individuation. Celui-ci est l’origine de sa crise. Il tend à l’organisation de l’ensemble de la dynamique psychique, il permet à la personne de devenir un individu, de s’individuer. C’est en renonçant à sa position de héros et en acceptant la confrontation avec l’inconscient que Jung parvient à s’individuer. Dans ce chapitre, le lecteur est donc invité à accompagner Jung dans « son périlleux voyage », où il affronte et brave les « ténèbres involontaires de son esprit ». Ce chapitre très riche rend compte d’un grand nombre de concepts de Jung. J’ai choisi de me centrer sur le thème du mandala. Au fil de ma lecture, il m’a semblé que ce concept marquait un moment clé. En tant que représentation du Soi et de la totalité de la personnalité, le mandala est à mon sens un concept important et central dans la théorie Jungienne. « Ce n’est que vers la fin de la Première Guerre