Le Mariage De Figaro Acte Ii Scc3a8nes 6 C3a0 91
Introduction
Le Mariage de Figaro (1784), se situe au centre d’une trilogie entre Le Barbier de Séville (1775) et La Mère coupable (1792). Ces pièces racontent les aventures pleines de rebondissements de Figaro, barbier de son état, qui revendique la liberté de choisir sa vie. Pour Napoléon Bonaparte, « Le Mariage de Figaro, c’est déjà la Révolution en action ». Mais c’est aussi une pièce contenant beaucoup de scènes d’aveu avec pour objet l’amour.
La scène d’aveu est un véritable topos pour les dramaturges, depuis l’Antiquité. Elle est ici située au milieu de la pièce, et constitue donc un moteur essentiel de l’intrigue. Pour permettre la profération d’un aveu, la présence de deux personnages est nécessaire. Mais les paroles ne sont pas l’unique moyen d’avouer. Dans cet extrait, c’est un ruban qui est l’élément révélateur, et qui va permettre à Chérubin d’avouer son amour à la Comtesse.
Nous étudierons le rôle de cet accessoire dans cette scène, comment il fait progresser l’action entre les trois personnages présents sur scène, puis nous analyserons la mise en scène d’un aveu indirect.
I. Le rôle de l’accessoire
Scène 6
Le ruban est découvert par hasard par la Comtesse. Suzanne permet son identification.
« j’aurais bien repris le ruban ; car je suis presque aussi forte que lui » (l. 9-10) → Chérubin tient beaucoup à ce ruban, il se serait battu pour le garder.
Suzanne utilise l’accessoire pour embarrasser Chérubin, pour insister sur le fait qu’il a été volé, et non trouvé.
Scène 7 jeu des regards : la Comtesse fixe le ruban pour éviter le regard de Chérubin. Tout a été dit de manière implicite par Suzanne, c’est pour cela que Chérubin se permet de la dévorer des yeux.
Scène 8
Le ruban permet à la Comtesse de renvoyer Suzanne. Elle n’a pas encore peur de lui ou de ce qu’il pourrait dire.
Scène 9
Chérubin invente une vertu au ruban (points de suspension à la l. 31) pour justifier son vol. C’est une stratégie de contournement.
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