Le mariage de figaro
Acte V scène 7.
Pièce à la fois satirique et dramatique, « Le Mariage de Figaro », écrite par Beaumarchais en 1778, dénonce les privilèges de la noblesse et a été considéré comme un signe avant-coureur de la Révolution Française. Ce chef d’œuvre a été censuré pendant plusieurs années, puis a enfin pu être mis en scène en 1784. L’extrait que nous allons étudier se situe à l’acte de dénouement, avant la fin de l’intrigue (Acte V ; scène 7). C’est une scène importante, soutenue par d’habiles quiproquos qui instaurent une portée comique, bien que l’on puisse tirer une leçon de toutes ces confusions. En effet, la Comtesse et Suzanne vont échanger leurs rôles l’espace d’un rendez-vous, à l’insu de leurs amants respectifs, afin de se venger du mari frivole de la Comtesse.
Avant toute chose, il faut connaitre le contexte de la situation : « Le Mariage de Figaro » est le deuxième volet d’une trilogie, que Beaumarchais a commencé en 1775, avec « Le Barbier de Séville ». Une troisième pièce viendra clôturer cette trilogie : « La mère coupable » (1792).
Nous étudierons d’abord le ridicule du Comte et l‘ingénieuse mise en scène, avant de s’intéresser au caractère important du mariage.
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Dès le début de la scène, le Comte appuie sans pudeur sur le fait que ce qu’il recherche en Suzanne n’est autre que le plaisir sensoriel (« plaisir », lignes 6 et 20). Puisqu’il croit être devant une femme de chambre, il parle avec plus de liberté, et ne ressent pas le besoin de lui cacher la vérité sur ce qu’il n’ose pas dire à sa propre femme. Cela le transforme en un séducteur cynique, puisque d’une part il ignore la supercherie dont il est l’objet et d’autre part puisqu’il avoue sans crainte que l’amour véritable n’existe pas pour lui. En effet pour le Comte, seul le plaisir est vrai et l’amour est réduit à être un « roman » (« L’amour .. N’est que le roman du cœur : c’est le plaisir qui en est l’histoire. »). Il exprime