Le mariage de Marie Tudor
(7 décembre 1553).
Ce document est le traité de mariage du 7 décembre 1553, réglant les clauses liant Marie Tudor, nouvelle reine d’Angleterre et le prince Philippe d’Espagne. Ce document officiel doit être rédigé par chacune des deux parties concernées lors d’une union matrimoniale. Il s’agit ici d’un mariage diplomatique, à l’image de l’union d’Henri VIII, père de Marie Tudor, avec Anne de Clèves.
Ce traité résulte des négociations entre l’Angleterre de Marie Tudor et l’Empire Germanique de Charles Quint qui représente les intérêts de Philippe d’Espagne.
Marie Tudor, héritière légitime du trône à la mort de son frère Edouard VI, doit d’abord commencé par s’imposer avec force en tant que souveraine, face à l’insurrection menée par John Dudley duc de Northumberland en Juillet 1553 pour empêcher un retour au catholicisme redouté. Il avait placé dans ce but la jeune protestante Jane Grey sur le trône. Mais Marie fait mettre fin à cette rebellion et se fait sacrer le 1er octobre 1553 en l’abbaye de Westminster. La nouvelle reine dont la politique s’oriente rapidement vers un retour marqué au catholicisme et par-là une restauration de l’autorité papale, se rapproche bientôt de son cousin l’empereur Charles Quint à qui elle se dit dévouée et déterminée à suivre les conseils. L’ambassadeur Simon Renard endosse alors le rôle de principal conseiller de Marie, dans la discrétion. Il est chargé par Charles Quint d’orienter la reine à un mariage avec son fils ainé ; la reine peu désireuse de se marier, reconnait cependant qu’il en va de sa « responsabilité publique ». Un mariage purement anglais est d’abord proposé, autour notamment de la personne d’Edouard Courtenay, jeune noble catholique mais Marie le considère trop jeune pour elle. Renard opère alors en faveur de Philippe II. La reine se dit « déjà à moitié amoureuse » à la vue du portrait du jeune prince étranger