Le mensonge est-il toujours condamnable
Le mensonge se définit comme l’acte de langage consistant à faire une déclaration intentionnellement fausse. Il n’y a de mensonge que par la connaissance du vrai, liée à la volonté délibérée de cacher cette vérité et d’abuser de l’autre. Le mensonge s’oppose alors à la véracité.
Bien que le caractère de devoir de la véracité ne puisse être contesté, pouvons-nous pour autant dire que le mensonge est toujours condamnable ? Rien n’est moins sûr dès lors que l’on distingue les différents motifs de dissimuler la vérité. Si le mensonge peut nuire à autrui, ne peut-il parfois considérer son intérêt, ou encore vouloir épargner sa souffrance ? Dans ces conditions, une question se pose alors à nous : y a t-il un droit à mentir ?
« Le mensonge consiste à tromper sur ce qu’on sait être vrai, une personne à qui on doit cette vérité-là. » Alain. Le mensonge est tout d’abord condamnable lorsqu’il est fait à autrui puisque l’autre est avant tout traité comme un moyen et non comme une fin. En effet, dans le mensonge, on dissimule quelque chose à une personne en poursuivant un but. L’autre n’est alors que le moyen pour parvenir à ce but. Dans son livre « Des Devoirs », Cicéron (Ier siècle avant J.-C.) donne explicitement l’exemple d’un navire de commerce, chargé de céréales, qui fait son atterrage dans une ville où il y a la famine, est-il acceptable que le capitaine du navire vende ses céréales plus chères au peuple craignant la pénurie, alors qu’il sait que plusieurs navires font route vers cette même destination ? Ne cherche-t-il pas, en omettant volontairement cette information, à atteindre son objectif de vente au dépend de cette population paniquée ? Le mensonge pervertit dans ce cas ce qui est au cœur de chacun d’entre nous, à savoir la communication et la confiance dans notre rapport aux autres.
De plus, le mensonge met en péril le principe du discours qui constitue la vie en commun. Il porte atteinte au langage et à la parole, et on peut même se demander s’il