Le mercantiliste
Le mercantilisme est une conception de l'économie qui prévaut entre le XVIe siècle et le milieu du XVIIIe siècle en Europe. Les penseurs mercantilistes prônent le développement économique par l'enrichissement des nations au moyen du commerce extérieur qui permet de dégager un excédent de la balance commerciale grâce à l'investissement dans des activités économiques à rendement croissant, comme l'avait identifié l'économiste italien Antonio Serra dès 1613. L'État a un rôle primordial dans le développement de la richesse nationale, en adoptant des politiques protectionnistes établissant notamment des barrières tarifaires et encourageant les exportations.
Le mercantilisme n'est pas un courant de pensée en tant que tel[1]. Il marque la fin de la prééminence des conceptions économiques de l'Église, inspirée d'Aristote et Platon, qui dénonçait la chrématistique (dont l'accumulation des richesses et le prêt) et qui voyaient dans l'activité économique un jeu à somme nulle dans lequel ce qui était gagné par l'un l'était aux dépens de l'autre. Le mercantilisme apparaît à une époque où les rois souhaitent obtenir un maximum d'or, mais surtout dans un contexte intellectuel où l'homme, avec Copernic et Galilée, passe « du monde clos à l'univers infini », selon l'expression d'Alexandre Koyré, soit le monde de la Renaissance où la créativité humaine se libère d'un ordre cosmique prédéterminé. Les théories mercantilistes sous-tendent cet objectif et développent une problématique basée sur l'enrichissement en identifiant les activités ayant un rendement croissant, soit les produits manufacturés par opposition aux produits