Le Meurtre De L Arabe Plan General
En quoi cette scène de meurtre a-t-elle une dimension tragique ?
I) Un personnage victime du soleil
A) L’omniprésence du soleil
7 occurrences du mot > instance sur sa présence, notamment à travers une hyperbole (toute une plage vibrante de soleil se pressait derrière moi)
Intensité de la lumière produite (8-9) : elle aveugle le personnage (10-11)
Chaleur étouffante aussi (« La mer a charrié un souffle épais et ardent » (13)) que souligne l’hyperbole « « le ciel s'ouvrait sur toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu» (14) ; d’où la sueur qui s’empare du personnage (4 ; 9-10)
Le soleil joue un rôle dans la scène dans la mesure où il modifie la perception de Meursault.
B) Un personnage en souffrance
Texte fait la part belle aux sensations de Meursault (perso très sensible à son environnement, et notamment au soleil, 4-5) : le soleil agit surtout sur son visage (front, joues…) et accélère son rythme cardiaque (5-6), ce qui crée une gêne voire une véritable souffrance pour le perso.
Souffrance : champ lexical de la brûlure (3, 6, 12) et de la douleur (5 ; 13)> le personnage vit l’action du soleil comme une agression, c’est pour s’en protéger et mettre fin à ses souffrances qu’il continue à avancer vers la source et donc à se rapprocher de l’Arabe (2 ; 6-8) ; il semble que, plus encore que l’Arabe, ce soit le soleil son véritable ennemi.
C) Une perception déformée du réel
La sueur modifie rapidement sa perception des événements : 4 > « voile tiède et épais » (10). Meursault n’est plus en mesure de voir ce qui l’entoure (mes yeux étaient aveuglés derrière ce rideau de larmes et de sel, 10-11) > il se contente de suppositions (« je ne sentais plus », « indistinctement », « il m’a semblé ») ; il est seulement sensible à l’action abrutissante du soleil (métaphore « les cymbales du soleil », 11 battements de son cœur qui deviennent très puissants ?) ; le couteau devient énorme : « glaive » (12), « épée » (12).