Le miroir de l'apparence
Selon P.Schilder (1968), le plaisir de métamorphoser le corps serait d'ordre narcissique et correspondrait peut-être à un acte masturbatoire transformé. Pour M.Argyle (1975), la modification de l'apparence est à considérer comme une forme de communication non verbale. Elle servirait à véhiculer diverses informations à propos de soi et constitue un ensemble de signaux à propos du groupe d'appartenance, de l'âge, du sexe, du statut social et de la personnalité de l'émetteur. Ces théories ont bien entendu leur part de réalité mais n'expliquent pas tout face à l'ampleur du phénomène dans le contexte actuel.
Chaque individu est quotidiennement confronté à un corps de référence imaginaire, idéalisé, inaccessible (mince, jeune, musclé…). Toute différence par rapport à ce modèle peut être ressentie comme une tare d'où un certain malaise profond vis à vis de notre propre corps (ceci touche actuellement encore plus les femmes que les hommes). Le corps est public et destiné au regard d'autrui, il devient un indicateur. Les implications relationnelles et surtout personnelles de ces changements corporels peuvent provenir de difficultés d'intégration sociale, d'anxiété, de dévalorisation de soi. Naît alors un désir