Le misanthrope
Extrait Acte 1, scène 1 (v.34 à v.64)
Introduction
Molière fait jouer Le Misanthrope en 1666, juste après une farce-ballet commandée par le roi, L’Amour médecin ; cette comédie en 5 actes et en vers s’inscrit parmi les comédies dites « sérieuses » de Molière comme Le Tartuffe ou Dom Juan. Elle met en scène un personnage au caractère à la fois intransigeant et excessif, Alceste, le misanthrope qui est amoureux d’une jeune coquette, Célimène. Ce personnage principal s’oppose sans cesse à la société qui l’entoure, car son idéal est celui d’une sincérité absolue, alors qu’il ne voit autour de lui qu’hypocrisie et ambition.
Dans cette scène qui lance la pièce apparaissent 2 personnages qui forment un duo, Alceste et Philinte, son ami, mais le dialogue qui commence ici tourne au conflit…
Plan de l’étude
I Les personnages et les enjeux de la scène d’exposition
II La comédie de mœurs et la critique de l’hypocrisie
III Le personnage d’Alceste : grandeur et ambiguïté, un héros de comédie ?
I Les personnages et les enjeux de la scène d’exposition
1) Les personnages
• 2 personnages en contraste : a) Philinte : phil en grec signifie aimer, apprécier, symbole de douceur.
Philinte, l’ami d’Alceste essaie de le comprendre et de le tempérer ; v.34 il lui demande de s’expliquer, à partir du v.36 il essaie de le raisonner. Philinte sera le modèle de l’homme modéré qui cherche le juste milieu : v.39 « comme on peut », il essaie de trouver un compromis avec la société, v.40 idée de la balance, de l’équilibre. b) Alceste : alkè en grec signifie énergie, courage, force.
Il monopolise le dialogue, rôle dramaturgique du personnage. D’entrée apparaît cette colère qui le caractérise. Emportement : « morbleu », vocabulaire violent v.44 à 46 où s’accumulent noms et adjectifs péjoratifs, v.50 rythme très saccadé. Hyperboles : « tout l’univers », « les vices du temps ». Personnage qui s’affirme par le refus : « je hais », « je refuse », «