Exemple de plan de commentaire-Molière, Le Misanthrope, I, 1Molière reste dans l’anthologie de la littérature française comme le grand dramaturgecomique. Ses pièces, mêlant résurgences antiques (Amphitryon), farce à la commediadell’arte (les Fourberies de Scapin) et références directes à ses contemporains (Les précieusesridicules) se présentent souvent comme des critiques acides de ses contemporains, en celafidèle à la devise de la comédie qui « castigat ridendo mores », châtie les mœurs en riant.Le Misanthrope qui met en scène comme le titre l’indique, un personnage, Alceste, rebelle àtout contact humain, intransigeant et aux principes de conduite inflexibles est de ces comédiessérieuses.Cet extrait, la scène 1 de l’acte I, se veut programmatique de la pièce à venir : elleprésente le héros tout en donnant l’enjeu de la pièce ; le héros qui se définit par sa parolecritique sans concession en est ici à sa première tirade, à l’argumentation soignée : il nejustifie ici, auprès de son contradicteur Philinte (le philanthrope) rien de moins que de samisanthropie.I.Une scène d’exposition1. Exposition = début. Cf. le découpage : I, 12. Fonction de l’exposition : Exposition = présentation des personnages.a. Alceste, le personnage principal. Caractérisation :-par la parole (tirade = longue réplique)-par le refus négation « non, non » au début de sa réplique, et qui la clôture aussi« l’ami du genre humain n’est point du tout mon fait ». cf. variation « je refuse ».-par la morale : champ lexical de la morale « lâche », « honnête homme », « mérite »,« vices »,-par le sens critique de l’homme cartésien (cf. racine de « critique » = juger *krinein)qui fait preuve v.5 de « méthode », « tranche » et opère des différenciations cf.« différence » v.27 et se soucie de « distinction » (v.26).-se caractérise par l’omniprésence du « je » : « « je ne puis souffrir », « je refuse », « jeveux ». Alceste ne parle que de lui.b. L’objet de la pièce, l’intrigue.Aucune intrigue n’est annoncée, il