Le modèle américain de 1945 aux années 70 : fondement, fonctionnement et remises en cause
Depuis les débarquements américains en Afrique du Nord puis en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, notre société n'a eu de cesse d'avoir de nombreux contacts avec le modèle américain, pendant toute la seconde moitié du XXeme siècle et encore à l'heure actuelle. Que ce soit par la musique (charleston, jazz, rock...), le cinéma (qui occupe toujours, hormis en France, une place plus importante en Europe que les cinémas nationaux), la littérature (Faulkner, Miller, Ellroy,etc...) mais aussi le jean, le chewing-gum, les fast-food, et jusqu'à la langue qui s'enrichit de nombreux vocables anglophones, la culture ocidentale a été profondément influencée? On retrouve d'ailleurs ce phénomène aux niveaux politiques et économiques avec la prééminence des Etats-Unis sur la scène internationale. Que l'on se place dans une perspective pro ou anti-américaine le modèle ne laisse donc jamais indifférent. Mais en quoi consiste-t-il exactement ? Ce modèle, qui propose des principes et des règles à prétention universelle a -t-il permis l'accession au bonheur des Américains? on verra par l'étude des ses fondements, et de son fonctionnement puis de ses remises en cause et limites, entre 1945 et 1970 qu'il ne représente, comme tous les modèles, qu'un modèle historiquement daté et susceptible d'être modifié ou rejeté et conduisant à une profonde mutation de la société américaine, de plus en plus divisée.
Le modèle américain, comme tout modèle universaliste tire sa légitimité d'un principe de base: le devoir moral d'apporter le bonheur aux Américains mais aussi aux autres hommes. Pour cela, il s'appuie sur une mythologie moderne, héritée de la colonisation du pays au XVIIe siècle.
En effet, on trouve tout d'abord des mythes fondateurs: celui de la Terre Promise, évoquant les efforts de colonisation et de défrichement d'une terre hostile, glorifie l'idée de libre-entreprise: chacun