Le modèle scandinave
Le modèle social nordique est souvent présenté comme une issue possible aux problèmes économiques et sociaux qui se posent à de nombreux pays européens. Les pays scandinaves semblent en effet avoir réussi à combiner la sécurité de revenus souhaitée par les citoyens et la flexibilité de l'emploi demandée par les entreprises. Depuis plusieurs années, la “flexisécurité” est à la mode… A gauche comme droite! Analyse.
Contrairement à ce que l'on entend trop souvent dire, notre système de protection sociale reste élevé et compatible avec un niveau général élevé de prospérité. Comme l'indiquent Pierre Reman et Frédéric Delcor, dans un numéro récent de La Revue Nouvelle(1), la Belgique fait partie des 9 pays qui connaissent à la fois une prospérité élevée, un taux d'inégalité relativement inférieur et un taux de pauvreté relativement bas. Notre faiblesse proviendrait surtout de l'incapacité à reconvertir les régions de vieille industrialisation et de faire reculer le niveau de chômage. Par ailleurs, le modèle belge a quelque difficulté à assurer un niveau de revenu suffisant à ceux et celles qui perdent leur emploi. De manière générale, le taux de remplacement de l’ensemble des prestations sociales est en effet en régression. Le nouveau mécanisme légal de liaison au bien-être, récemment adopté par le Parlement, devrait cependant corriger cette tendance.
Malgré un bilan globalement positif, chacun sent bien monter les inquiétudes. Pourrons-nous dans l’avenir combiner sécurité de revenu et d’emploi, maintenir la solidarité qui garantit l’existence de chacun et assure la cohésion sociale depuis la fin de la guerre ?
Dans les années 90, une nouvelle notion est apparue: la flexisécurité. Elle nous vient du Nord de l'Europe (2), de ces pays qui auraient réussi à combiner la flexibilité du travail et de l’emploi avec la sécurité de revenus pour tous ceux qui travaillent. Pour beaucoup, cette notion est