Le mondain
Voltaire (1694-1778) appartient au siècle des Lumières et en est un des plus fervents représentants. En réaction contre l’éducation religieuse qu’il reçoit, il adopte un ton insolent et un comportement libertain. Cette attitude lui vaudra plusieurs passages en prison ou en exil, ainsi que de très nombreuses censures. Il est également l’un des initiateurs de l’Encyclopédie.
Le Mondain (1736) est un hymne de Voltaire aux plaisirs qu’apportent les avancées scientifiques de son époque, et en même temps un moyen de dénigrer les passéistes préconisant le retour à la {text:bookmark} vie sauvage (qui a dit Rousseau ?).
Nous allons étudier les caractéristiques de ce texte.
Pour cela, nous nous intéresserons d’abord à la démarche argumentative de l’auteur, puis au plaidoyer pour la civilisation que constitue ce texte.
I) La démarche argumentative de Voltaire
Pour développer sa réflexion, Voltaire procède à une mise en scène des deux points de vue sur la civilisation au travers de :
-L’énonciation :
Le locuteur emploie la première personne du singulier (v.5 : “moi...je”) pour affirmer clairement sa prise de position et le pluriel qui constitue un caractère globalisant, soulignant que Voltaire ne parle pas juste en son nom.
L’adversaire n’est pas défini précisément et n’est évoqué qu’avec des tournures impersonnelles (v.1 : mise à distance) ou l’emploi du “vous”. Cependant la périphrase v.88 (“Or, maintenant, monsieur du Télémaque”) précise l’ensemble des adversaires contre lesquel Voltaire lutte : en effet Télémaque est un personnage de Fénelon, auteur qui préconisait un retour à l’état de {text:bookmark} nature.
Cette énonciation permet de mettre en place l’organisation des idées : les deux points de vue sont évoqués en {text:bookmark} alternance (v.1 à 4 : opinion adverse ; v.5 à 29 : premier aspect de l’opinion de Voltaire ; v.30 à 35 : caractéristiques de la vie des anciens ; v.36 à 87 : deuxième aspect de l’opinion de