Le monde de 1945 à aujourd'hui
Après six ans de guerre totale vient le temps des bilans. 1945 c’est l’année « zéro » pour l’Europe. Les bilans humain, économique et moral sont désastreux.
Ñ Ce conflit est le plus meurtrier de l’histoire : plus de 50 millions de morts (contre 13 millions pour la Première Guerre mondiale). Les deux tiers sont des civils et l’on compte 35 millions d’Européens parmi les victimes. Certains pays sont davantage touchés que d’autres par cette hécatombe humaine : l’URSS perd plus de 15 % de sa population et la Pologne plus de 18 % !
L’importance des pertes civiles est due à la Shoah (extermination des juifs) et à la généralisation des bombardements aériens sur les villes (celui de Dresde en février 1945 fait 135 000 morts). On peut ajouter la mortalité consécutive à la sous-alimentation, aux épidémies de tuberculose.
Sur le plan démographique on note deux conséquences : une lourde perte des jeunes actifs et un déséquilibre des sexes au profit des femmes.
À la fin de la guerre 30 millions de personnes ont été déplacées, obligées ou non. Ainsi dix millions d’Allemands ont fui l’avance de l’Armée rouge. Près de sept millions de Japonais rentrent dans leur archipel quittant la Corée, l’île de Formose et la Mandchourie.
Ñ Le monde est ruiné. Les destructions matérielles sont massives
– des villes entières sont rayées de la carte : Hiroshima, Tokyo, Varsovie, Coventry, Berlin, Le Havre,
Caen, Saint Malo… L’Europe est un vaste champ de ruine. Les pays les plus touchés sont l’Allemagne, l’URSS, la France et les Pays-Bas ;
– les communications sont désorganisées : voies ferrées détruites, ponts anéantis, routes défoncées, ports bombardés (Anvers est l’exception) ;
– les productions industrielles et agricoles s’effondrent car l’appareil de production est détruit.
Par exemple en URSS 70 000 villages n’existent plus et un tiers du cheptel est décimé. La pénurie des temps de guerre continue voire même s’aggrave.
Les gouvernements