Le monde en 1945
La Seconde Guerre Mondiale, qui s’est déroulée de septembre 1939 à septembre 1945 , marque une rupture fondamentale dans l’histoire du monde. Cette guerre s’est étendue au monde entier , les théâtres d’opérations se déroulèrent en Europe, en Asie et dans le Pacifique, en passant par le Proche Orient et l’ Afrique du Nord. Dépassant en horreur tous les conflits qui l’avaient précédée, elle pose de redoutables questions à l’humanité tout entière. Le traumatisme moral provoqué par l’anéantissement de populations entières avec des méthodes industrielles, les destructions matérielles, laissent en 1945 un monde exsangue et à reconstruire.
Eviter une nouvelle guerre, établir les bases d’une réelle coopération internationale, assurer une plus grande justice sociale, faire triompher la démocratie : telles sont les espérances de ceux qui se sont battus pour abattre le fascisme et la barbarie. L’année 45 semble donc le point de départ d’une nouvelle ère.
Quel bilan pouvons nous tirer de cet affrontement planétaire entre les puissances de l’Axe et les Alliés ? En quoi la fin de la Seconde Guerre Mondiale marque-t-elle l’émergence d’un monde nouveau ?
I – Une victoire coûteuse
Un désastre humain
La Seconde Guerre mondiale a fait entre 50 et 60 millions de morts. Le prix humain de la victoire de 1945 est donc trois à six fois plus élevé que celui de 1918. C’est l’ampleur même des destructions occasionnées (disparition des états civils dans les bombardements) et l’étendue du conflit (régions sans mesure statistique fiable) qui rendent le bilan chiffré délicat. Le nombre de militaires tués est exceptionnellement élevé, en particulier pour l’Allemagne (deux fois plus de soldats morts qu’en 1914-1918), l’URSS ou le Japon.
Mais il faut souligner le nombre de civils tués, qui s’élève à 52 % des pertes totales, contre 5 % pendant la Première Guerre mondiale. Entre 1939 et 1945, une victime sur deux est donc un civil. Ce bilan s’explique par l’extension