Le monde en 1956
L’année 1956 est une année très représentative des tendances qui définissent le XXème siècle. L’Europe n’est même pas entièrement remise du traumatisme de la Seconde guerre mondiale que déjà se reforme l’ombre du désaccord diplomatique et des tensions inter et intra-étatiques. Comment s’inscrit l’année 1956 dans le contexte international ? Dix ans plus tôt, Churchill déclare à l’université de Fulton « De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer est tombé sur le continent ». La même année, en 1946, l’ONU accorde l'indépendance aux anciennes colonies de l'Empire Ottoman (Syrie, Liban, Irak, Palestine, Jordanie).
Dans la continuité de ces exemples, l’année 1956 symbolise à la fois l’affirmation de l’affrontement Est-Ouest et la domination mondiale des « Deux Grands » sur le monde, mais aussi la contestation multiforme de cette bipolarisation du monde, avec des bouleversements géopolitiques à plus petite échelles, comme les révoltes, ou les avancées de la décolonisation. 1956 est une année faste en ce qui concerne l’enracinement de la Guerre Froide dans le contexte international.
Non loin de l’année 1956, des sortes de formes officielles de déclarations de la guerre froide entre les deux grands, les Etats-Unis d’Amérique et l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, apparaissent. On utilise fréquemment comme exemple la Pactomanie qui s’emparait du monde. La Pactomanie se définie par la multiplication des traités bilatéraux et multilatéraux des deux camps vers d’autres pays, afin de s’assurer un contrôle géopolitique optimum. C’est avec la doctrine du Containement par Truman en 1947 (encerclement stratégique de l’URSS) qu’on définit cette tendance pactomaniaque, ayant principalement pour buts l’économie, la diplomatie, et l’influence politique. Par exemple, le Pacte de Bagdad, en date du 24 février 1955, entre le Royaume-Uni et quatre pays du Moyen-Orient, à savoir l’Irak, l’Iran, la Turquie et le