le mort du roi tsongor
Il met en scène un jeune couple, Jérôme et Sylvie, tous deux psychosociologues. Ils errent dans la ville de Paris à la recherche de ce qui fera leur bonheur ; un meuble luxueux, un tailleur de haute couture, un appartement de rêve… étouffés par leurs désirs sans limites et frustrés par l’impossibilité d’atteindre satisfaction, ils vont se renfermer dans un monde bercé d’illusions. Pour eux, le bonheur ne peut être possible que par l’acquisition des « choses ».
C’est avec cette histoire, écrite dans un style des plus froids, que Perec nous dresse le portrait d’une société de consommation où l’homme est condamné à vouloir toujours plus, toujours mieux. Ces personnages sont sans personnalités, sans psychologie et à aucun moment l’auteur n’aborde un quelconque problème intime du couple. Il ne s’agit pas de la condamnation de la société de consommation, mais plutôt d’une analyse objective du rapport entre les hommes et la matérialité, l’idée d’un luxe dans le confort.
Perec énumère, accumule toutes ces « choses » tant désirées par la classe moyenne, mais que l’état financier ne peut permettre. Encore faudrait-il la place nécessaire pour accueillir la totalité des désirs qui les animent. L’auteur le montre très bien au début du texte lors de la description d’un appartement des plus encombrés.
Il relève la contradiction entre la volonté de tout avoir, et celle du travail et par conséquent, de la perte de liberté. Pour obtenir toutes ces « choses », il faudrait travailler de surcroit ou atteindre des fonctions de hautes responsabilités. Et quel temps resterait-il au plaisir, au profit de tous ses biens ?
Le couple essaye d’échapper à cette vie en quittant la France mais le luxe, le confort qu’ils trouvent en Tunisie n’ont alors plus de sens. Devant la maison qu’ils ont toujours rêvée, ils restent insensibles. Ils leur est impossible de fuir, ni de reconstruire. Perec montre alors que