Le mouvement associatif
L’âge du mouvement associatif en Algérie est presque celui de la tragédie nationale. Le mouvement associatif a été enfanté dans la douleur, dans le cadre de l’ouverture démocratique qui a suivi les évènements tragiques du 5 octobre 1988. Cette phase a constitué une transition du parti unique à une ère de pluralisme politique qui comme on le sait a été marqué par des dérapages parfois extrêmement graves qui ont mis en danger l’avenir de la nation.
Dans le champ associatif, l’aspiration au changement n’avait pas que des adeptes. Les oppositions au changement, tant au niveau de la société algérienne qu’au niveau des sphères décisionnelles ont fait que la transition d’un système autocratique à un système démocratique, s’est faite avec beaucoup de résistance et parfois avec une certaine violence.
De la promulgation de la loi 90-31 (1990) qui a permis la naissance des associations à ce jour, on peut schématiquement distinguer trois étapes dans la vie associative :
- de 1990 à 1993 : phase d’enthousiasme caractérisée par un foisonnement d’associations, plus de 50 000 associations locales ou nationales se sont constituées. Parmi elles de nombreuses associations étaient des émanations directes des partis politiques ou ont été satellisées dès leur constitution.
- De 1993 à 1999 : phase de méfiance des associations vis-à-vis des institutions politiques de celles-ci vis-à-vis des associations mais caractérisée aussi par une tentative d’instrumentalisation des associations par les sphères politiques. Cette phase a vu notamment des associations faire effraction dans le champ politique, soit par encouragement des sphères politiques qui voulaient combler le vide constitué par les partis retranchés dans une attitude d’opposition (Conseil Consultatif National et Conseil National de Transition), soit par opposition aux décideurs politiques et engagement ouvert avec les partis d’opposition. Les mêmes enjeux ont été observés au