Le mouvement dada
Introduction :
En 1916, en pleine guerre mondiale, se développe un courant intellectuel, artistique et littéraire nouveau : le mouvement dada. 1. Présentation de la ‘Chanson Dada’
De nombreux textes appartiennent à ce mouvement. Parmi eux : ‘La Chanson Dada’ (voir annexe 1), extraite d’un recueil de 25 poèmes : ‘De Nos Oiseaux’, écrit par Tristan Tzara et illustré par Jean Arp.
A la première lecture, c’est un sentiment d’incompréhension et d’absurdité qui se dégage. Les mots sont collés les uns aux autres, souvent sans aucune logique, on dirait même ‘au hasard’. On se sent perdu.
Il faut relire le texte plusieurs fois pour le comprendre (vaguement…). On n’est pas dans la structure classique d’un poème : contrainte sur les vers, les rimes…
Ici, le poème est formé de 3 parties construites sur le même modèle :
-2 strophes avec des vers de 7 syllabes
-2 strophes où les vers sont irréguliers (2,3,4,6,7 syllabes)
Les rimes existent, mais elles ne sont pas régulières : ist, oeur, eur, oeur ; roi, ome, roit, ome ; iste, iste, iste, iste…
Parfois, un mot ne semble avoir été placé là que pour sa sonorité ou pour une rime.
Par exemple : cerveau et eau, oiseau et veau…
Les images sont insolites et même absurdes : ‘lavez vos chocolats, un serpent portant des gants, mangez de bons cerveaux, lavez votre soldat, buvez du lait d’oiseau‘
Pour Tzara, la pensée se traduit par le langage. Il faut donc changer les mots, sans leur donner de force, ni de sens précis, en s’en moquant.
La poésie dada fut la première poésie à remettre en cause la notion même de langage.
Dans ce poème, l’auteur utilise 11 fois le mot ‘dada’, comme pour bien montrer que ce mot, signifiant habituellement cheval, chez les enfants, ou familièrement passion, ou encore oui-oui en roumain, peut-être employé n’importe où n’importe comment et ne veut rien dire.
Encore un point important dans le poème : l’allusion à la religion, jusqu’alors un des piliers de la