Le mouvement de 14 mars au liban
Au moment où les yeux du monde étaient rivés sur l’Irak, depuis 2003, une explosion terroriste frappe, le 14 février 2005, vers midi cinquante, un quartier du littoral du centre ville de Beyrouth, capitale de la République Libanaise : Rafic Hariri, chef incontesté des sunnites au Liban, et ex-président du Conseil est assassiné ainsi qu’une vingtaine de ses compagnons.
Quatre jours plus tard, le 18 février, un mouvement populaire, baptisé mouvement du « Printemps 2005 », encadre et accélère le développement d’un processus de changement sociopolitique. Ce mouvement populaire définit le contexte dans lequel s’inscrivent le rôle et les aspirations d’une population de jeunes qui se consacra, en occupant la place des martyrs, à Beyrouth, et dans le cadre d’un sit-in appelé « camp de la liberté », à la réalisation des objectifs du mouvement.
En effet, et suite au gigantesque attentat, une lourde atmosphère règne sur Beyrouth et ses banlieux. Lourde d’une colère trop longtemps contenue, accumulée au fil des ans et des frustrations, au fil des arrestations de jeunes militants hostiles à l’occupation syrienne, des menaces directes et des pressions exercées sur les opposants au cours des dernières années, voire des dernières semaines.
Le 18 février, le soir, une étape touche à sa fin. Le volcan ne demande qu’à se réveiller, qu’à enfin entrer en éruption et tout balayer sur son passage. Le peuple Libanais est dans l’expectative. Les nerfs à vif, échaudé par ce qu’il vient de vivre, qui lui rappelle les plus sombres années de la guerre et sa situation de peuple otage, il guette une réaction. Ainsi, toute une génération de jeunes militants, qui depuis la seconde moitié des années 90 a fait de la rue son espace de prédilection pour lutter contre l’hégémonie de Damas et le régime sécuritaire Libano syrien, n’attend plus qu’un signe pour investir la place des Martyrs et manifester sa colère.
Ces groupuscules d’étudiants et de jeunes