Le moyen age dans la poésie
Moyen âge :
Ce poème traduit de l’occitan a été rédiger par Raimbaut d’orange de son nom complet seingner d'Aurenga e de Corteson e de gran ren d'autrez castels. Il a été considérer comme le premier troubadour de son époque . Son poème la fleur inverse est l'idéogramme poétique d'un amour considéré comme un mystère transcendant tourné vers le bas. La chanson en entier s'organise à partir d’une figure impossible, qui agit comme principe d'aliénation du poète et de dérèglement de son discours.
Fleur inverse ( Raimbaut d’orange )
Quand paraît la fleur inverse
Sur rocs rugueux et sur tertres,
- Est-ce fleur? Non, gel et givre
Qui brûle, torture et tronque!-
Morts sont cris, bruits, sons qui sifflent
En feuilles, en rains, en ronces.
Mais me tient vert et joyeux Joie,
Quand je vois secs les âcres traîtres.
Car le monde ainsi j'inverse
Que plaines me semblent tertres,
Je tiens pour fleur neige et givre
Et pour chaud le froid qui tronque,
L'orage m'est chant qui siffle
Et feuillues me semblent ronces.
Si lié ferme suis à Joie
Que rien ne vois qui me soit traître.
Sinon gens à tête inverse
(Comme nourris sur des tertres),
Qui me cuisent plus que givre
Car tous de leur langue tronquent,
Parlant d'une voix qui siffle!
Rien n'y sert, ni rains, ni ronces
Ni menace. Ils ont grand Joie
Faisant ce qui fait les traîtres.
D'un baiser, je vous renverse;
Rien n'y peut, ni plat ni tertre,
Dame, ni gel, neige ou givre,
Car si Non-Pouvoir m'en tronque,
Dame, pour qui mon chant siffle,
Vos beaux yeux sont pour moi ronces
Qui frappent tant mon cœur en Joie
Que je n'ose avoir désir traître.
Je vais comme chose inverse,
Cherchant rocs et vaux et tertres,
Triste, tel celui que givre
Tenaille, torture et tronque:
Pas plus que clerc fou les ronces
Ne m'ont conquis chants qui sifflent.
Mais, grâce à Dieu, m'accueille Joie
En dépit des faux flatteurs traîtres.
Aille mon vers