Le mystérieux Frans van Mieris
Originaire de Leyde, issue d’une famille de peintres et d’orfèvres, Frans van Mieris le vieux (1635-1681) portraitiste et surtout peintre de genre est, avec un de ses maîtres Guerrit Dou et avec une certaine nuance Jan Vermeer, un des plus grand représentant de la peinture « fine ».
En 1658, il devient membre de la guilde de Leyde dont il devient doyen en 1665. En dehors de ça, Frans van Mieris ne participe que très peu aux activités sociales, de même que sa peinture ne laisse transparaître ce que pouvait être la vie extérieure en son temps.
Une des caractéristiques de la peinture hollandaise tient à ce qu’elle était destinée à la vente sur un marché de l’art, fonctionnant sur le principe de l’offre et de la demande. Or Mieris, contrairement à Rembrandt ou de Hooch, ne peignait pas pour vendre. Il faisait du commerce de ses tableaux, mais il ne menait cette activité que sur une échelle réduite. Mieris n’était pas pauvre ; la peinture n’était qu’une ressource complémentaire de revenus.
Il trouve des amateurs et des protecteurs, en particulier en la personne du professeur Florentius de Schuijl qui le recommande au grand collectionneur Léopold-Guillaume, pour qui il peint la célèbre Boutique de soierie.
Il échappe pourtant encore aux historiens de l’art, demeure indomptable ; aucune interprétation ne faisant l’unanimité, le débat reste ouvert et l’iconographe retourne toujours vers la peinture hollandaise, à la recherche d’un indice, d’un détail. L’œuvre provoque le discours et oblige l’historien à réviser sa méthode d’analyse des images.
De nombreuses tentatives ont pourtant vu le jour à travers une littérature de plus en plus en riche, mais qui se développaient en contradiction avec la culture hollandaise et historique à laquelle appartient ce tableau. Dans l’art de dépeindre Svetlana Alpers analyse au « peigne fin » la production hollandaise du XVIIème siècle