Le mythe canadien
L’amendement de la Constitution Canadienne en 1867 amorce un changement drastique dans les relations entre les communautés qui interagissaient auparavant dans un territoire qui constituerait plusieurs années plus tard, le Canada moderne. Tout comme aujourd’hui, ces communautés (devenues provinces) étaient constituées d’entités collectives ayant pour la plupart leur propre culture et langue. La théorie du pacte, élaborée après la confédération de 1867, tente de reconstruire les origines historiques du pays. Elle décrit la confédération de 1867 comme l’aboutissement de la volonté politique de fusionner les territoires afin de renforcer un Canada uni au niveau économique, culturel, politique afin entre autres de prévenir la menace de l’expansion américaine, d’assouvir le désir de la bourgeoisie d’élargir son marché ainsi que d’autres facteurs géopolitiques. Dans sa thèse « L’invention d’un mythe », Stéphane Paquin tente de réfuter le caractère utilitariste de cette théorie en invoquant, dans un premier temps, l’égoïsme de chacun des deux peuples dites fondateurs du Canada, et dans un second temps celui des gouvernements territoriaux pour exprimer les faussetés historiques qui découlent de la théorie du pacte. Selon Paquin, l’intérêt de créer un pays relèverait plutôt d’une volonté de protéger et conserver la culture locale de chacune des nations (celle des provinces et des deux peuples fondateurs). « L’invention d’un mythe » est scindé en deux parties. La première, intitulée « Pour en finir avec la théorie du pacte », explore et critique la validité historique des différentes théories du pacte. Dans la seconde partie, « Faux et usages du faux` », l’auteur insiste plutôt sur le rapport entre les peuples fondateurs et le nationalisme en procédant à une revue historique des débats constitutionnels qui se sont tenus au Canada depuis 1867. Le texte qui suit se veut une revue ainsi qu’une critique des différents arguments invoqués par M. Paquin