Le mythe du bon sauvage
D’où vient-il? Comment est-il devenu un mythe?
Inspirés par les découvertes de Colomb, Vespucci, Magellan et Cartier au XVIe et XVIIe siècles, les Lumières tentent de continuer la tradition humaniste héritée de la Renaissance et utilisent ‘le bon sauvage’pour donner une leçon de relativisme. Montaigne, au XVIe siècle argumente dans ‘les Cannibales’ que la manière dont nous vivons n’est peut-être pas la meilleure, que les anthropophages que nous appelons ‘barbares’ sont peut-être plus civilisés que nous-mêmes, qui ne voulions que s’enrichir et corrompre des peuples innocents. Les ‘barbares’ sont égaux et heureux, classes sociales ainsi que propriété privée sont inexistantes. Au XVIIIe siècle, l’époque de l’épanouissement des sciences et des études de l’homme, les notions de progrès et de bonheur s’opposent, la culture est antithèse de nature. Les hommes des Premiers Temps sont détenteurs d’une sagesse vertueuse et d’un bonheur innocent et incorrompu, représentent une sorte de pureté originelle, en totale opposition avec la difficile réalité et inégalité de l’époque pré-révolutionnaire. Des philosophes comme Diderot, Voltaire et Rousseau tentent non seulement de critiquer la colonisation ethnocentrique de l’Europe, mais aussi les notions de bonheur et de progrès en observant la société et notre propre vie d’une vision relativiste et critique. Dans Le Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes de Rousseau raconte que l’Homme est né bon mais que par nécessité, il développa son intelligence. Avec cette évolution advint ‘L’Amour Propre’, la faculté de se comparer avec les autres, qui selon Rousseau est ‘l’origine de toutes sortes de mauvaises choses et peu de bonnes’.Dans L’Emile, Jean-Jacques Rousseau qualifie l’amour-propre comme ceci: “Posons pour maxime incontestable que les premiers mouvements de la nature sont toujours droits : il n’y a point de perversité originelle dans le cœur humain ; il ne s’y trouve pas