Le Nationalisme Français
Girardet
Le Grand Dictionnaire Universel de Pierre Larousse de 1874 donne deux sens au mot nationalisme, auxquels s'ajoute un troisième avec la définition de Barrès et Maurras (qui affirment la primauté en politique de la défense des valeurs et intérêts « nationaux ») : revendication d'un peuple assujetti aspirant à l'indépendance profession de foi de certains mouvements de droite ou d'extrême droite stigmatisation de certaines formes outrancières de patriotisme Sur le plan politique et dans le cadre d'un État-nation, le nationalisme est le souci prioritaire de conserver l'indépendance, de maintenir l'intégrité de la souveraineté et d'affirmer la grandeur de l'État-nation. Sur le plan moral et idéologique, il s'agit de l'exaltation du sentiment national. Il existe un nationalisme hautement revendiqué, et un plus diffus d'opinion générale.
D'un nationalisme à l'autre :
Le nationalisme, imbriqué dans un système plus général de valeurs politiques, a déplacé son centre de gravité politique de la gauche vers la droite au 20e siècle. La défaite de 1871 suscite un regain du nationalisme : exaltation militaire, amour exclusif et jaloux pour une patrie blessée, réflexion sur la nation, culte du souvenir (véhiculé par les associations patriotiques, la littérature, les chansons et l'école, où est enseigné le sacrifice à la patrie comme un devoir du civisme républicain). Les premières années de la IIIème République voient pendant une période brève et exceptionnelle se confondre conscience nationale et nationalisme. La politique coloniale de Ferry amène un déchirement entre deux nationalismes : un d'expansion mondiale, appelé nationalisme ouvert et un de rétractation continentale, le nationalisme fermé. Un renouveau de la doctrine est amené par Barrès, Maurras, Déroulède et Drumont aux débuts du boulangisme ; ils accusent la République parlementaire d'oublier les grands impératifs nationaux. C'est un