Introduction : Les faux-monnayeurs, publié en 1926, fut l’un des premiers romans dit « pur », où l’auteur, André Gide refuse le système dramatique traditionnel, c’est-à-dire le point de vue omniscient du narrateur, entraînant alors un éparpillement des principales thématiques. Pourtant, le roman crée des correspondances dans les différentes intrigues à partir de thèmes comme l’adolescence, l’amour ou encore la mort. Cette dernière est en particulier bien illustrée dans le chapitre 7 de la première partie, dans le récit de Lilian, c’est-à-dire, le naufrage de la Bourgogne (bateau qui est historiquement célèbre pour être la catastrophe marine la plus meurtrière du siècle, avec plus de 500 morts lors de sa collision avec un autre navire) . Cette référence morbide et obsédante revient d’ailleurs au chapitre 16 du livre 2 et au chapitre 17 du livre 3. Elle représente ainsi, le démon, le mal, très caractéristique des romans gidiens. Cet extrait se situe au moment où Vincent, le frère d’olivier, a réussi à regagner tout l’argent qu’il avait perdu en jouant. Le soir de cette victoire, il retrouve son nouvel ami écrivain, le Comte Passavant, chez Lilian Griffith. Lorsque Passavant et Vincent allaient partir, Lilian, passa discrètement la clé de son appartement et lui demande de passer la nuit chez elle. Le lendemain matin, Vincent a des scrupules, Lilian n’aime pas son comportement et lui explique alors, avec un certain talent de narration, le traumatisme du naufrage. [Lecture du texte] Nous pouvons donc nous demander en quoi ce passage favoriserait l’admiration du lecteur à propos de cette figure féminine, Lilian. Pour répondre à cela, nous verrons d’abord que ce récit permet l’élaboration d’indice élogieux sur son caractère, et sur son physique , ensuite nous nous intéresserons sur le rapport de force qu’elle entretient avec son amant et enfin nous analyserons la structure de la narration .
Partie 1 : le caractère de Lilian A. Le personnage de Lilian