Le negre de surinam
« Tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles » est le leitmotiv du philosophe allemand Leibniz, leitmotiv qui sera contredit tout au long de ce livre, intitulé : Candide ou l’Optimisme, écrit par Voltaire. Cet ouvrage est paru en 1759. Il sera réédité au moins vingt fois du vivant de l’auteur, et plus de cinquante fois à ce jour. Pour commenter le passage du chapitre XIX ''Le nègre de Surinam'' proposé à notre étude, nous montrerons comment Voltaire, en quelques lignes, dénonce un traitement inhumain infligé aux esclaves et le système économique tout entier, qu’il trouve brutal et cynique.
Dans son texte, Voltaire dénonce le traitement infligé aux esclaves, en particulier la mutilation aussi bien physique que morale et sociale qu'ils subissent. Le narrateur utilise la double énonciation, pour orienter le point de vue du lecteur, mais aussi pour jouer avec les sentiments de ce dernier: c’est la modalisation. Pour ce faire, il utilise le point de vue de Candide qui découvre naïvement le spectacle désolant d'un esclave (emblématique de tous les autres esclaves) mutilé, couché par terre. On remarque une focalisation sur le personnage du nègre de Surinam, qui occupe tout l’espace. La phrase « ils rencontrèrent un nègre étendu par terre » montre que ce personnage subit l’action, qu’il n’est pas actif. Ce nègre de Surinam est qualifié négativement par la phrase « n’ayant plus que », phrase qui montre une restriction et qui indique dans le même temps la dévalorisation de ce personnage. Notons aussi le vocabulaire de la pénurie : « il manquait à ce pauvre homme », cette phrase amplifie la déshumanisation de l’esclave et elle confère une tournure impersonnelle : « il manquait ». Le nègre de Surinam se retrouve encore à subir l’action. L’emploi du discours direct dans ce texte, comporte l’interjection « Eh » suivie d’une ponctuation forte qui indique une intense participation affective de