Le nihilisme des neurologues prusses du 19eme siecle
L'incipit surprend, eu égard aux nécessités de la situation présente. Rétrocédant de la prémisse sensément attendue en 1941, i. e. la condamnation du national-socialisme, Léo Strauss entreprend de répondre aux deux questions suivantes :
Qu'est-ce que le nihilisme ? Et dans quelle mesure peut-on dire que le nihilisme est un phénomène spécifiquement allemand ?
Léo Strauss, qui fut jadis l'élève de Heidegger à l'Université de Marbourg, engage ici le pas qui rétrocède, - le pas qui rétrocède, non plus de la métaphysique, mais du national-socialisme.
Ainsi engagé, le pas qui rétrocède du national-socialisme, reconduit au nihilisme en tant que phénomène premier ou antérieur, dont le national-socialisme constitue une figure neuve, mais pas nécessairement la figure ultime.
Il faut immédiatement comprendre que le national-socialisme n'est que la forme la plus célèbre du nihilisme allemand - sa forme la plus vile, la plus bornée, la plus dépourvue de lumières et la plus honteuse. Il est probable que sa vulgarité même explique ses grands succès, si consternants soient-ils. Ces succès seront peut-être suivis d'échecs, et finalement par une défaite complète. Cependant, la défaite du national-socialisme ne signifiera pas nécessairement la fin du nihilisme allemand. Car ce nihilisme a des racines plus profondes que les discours de propagande de Hitler, que la défaite de l'Allemagne dans la guerre mondiale et tout cela.
Il faut, en conséquence, retourner au sol phénoménal à partir de quoi lève le nihilisme allemand, afin de requérir les motifs et/ou raisons qui ont rendu possible l'avénement du dit