LE NOUVEAU REALISME
Le 27 octobre 1960, chez Yves Klein, à Paris, nait officiellement le Nouveau Réalisme qui réunit une dizaine d’artistes : Arman, Dufrêne, Hains, Yves Klein, Raysse, Spoerri, Mahé de la Villéglé, Tinguely. A ces premiers noms s’ajouteront ensuite ceux de César, Gérard Deschamps, Mimmo Rotella et Niki de Saint Phalle. La déclaration, qui tient en deux phrases, annonce le programme: “Le jeudi 27 octobre les Nouveaux Réalistes ont pris conscience de leur singularité collective. Nouveau Réalisme = nouvelle approche perceptive du réel”.
Dans le prolongement du Pop Art, ce mouvement fulgurant critique la production de masse. Avec eux, l’objet est désarticulé. Il perd son statut et sa fonction.
Tout en présentant des démarches très différentes, ces artistes ont en commun le même intérêt porté à l’imagerie de la culture de masse dont ils s’approprient les objets. “Les Prisunic sont les musées d’art moderne” osera affirmer Raysse.
L’objet tel quel devient le protagoniste à part entière de cet art qui consiste à se l’approprier. Les productions témoignent de l’intérêt des artistes pour le réel et le quotidien et de la volonté de s’écarter de la peinture et de la sculpture, en ayant recours en grande quantité d’objets et de rebus de la société « de consommation.».
Les artistes du Nouveau Réalisme :
Arman “accumule” ses objets selon une logique quantitative qui en efface la singularité,
(déchets bourgeois-1959)
Jacques Mahé de la Villeglé arrache des affiches
César, qui fait des tôles de voiture son objet fétiche, les “compresse”, pour aboutir à des immenses parallélépipèdes qui tiennent au sol comme des sculptures polychromes. (compressions-1970)
Spoerri, avec ses “tableaux-pièges”, capte des instants du réel en s’appropriant les restes de repas qu’il place avec leur plateau à la verticale. (le eat art)
Raysse élabore des assemblages où l’image photographique de femmes, anonymes et stéréotypées, joue avec l’objet réel dans une véritable