Le nouveau roman
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LE NOUVEAU ROMAN
Marqués par le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale, les écrivains de l’immédiat après-guerre ont remis en question les genres traditionnels; la modernité littéraire se définit en effet, dans la seconde moitié du XXe siècle, par la critique des modèles littéraires les plus répandus, au premier rang desquels le roman du e XIX siècle.
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Le Nouveau Roman dans l’histoire
La Seconde Guerre mondiale pousse les écrivains à s’engager, que ce soit pour s’opposer à l’occupation allemande, ou dénoncer la barbarie de l’extermination des juifs. Ces événements marquent de façon durable ceux qui les ont vécus: il est donc peu surprenant de les retrouver dans certaines œuvres des écrivains du Nouveau Roman, comme La Route des Flandres de Claude Simon (1960), qui raconte la débâcle de l’armée française. Mais l’après-guerre est aussi marqué par un profond bouleversement des structures sociales. La société de consommation se développe, l’objet prend une grande importance dans la vie quotidienne, ce dont témoigne l’attention que lui prête le Nouveau Roman. Enfin, c’est aussi l’âge des médias de masse qui influence le mouvement: ce sont les journalistes qui, un peu malgré les auteurs eux-mêmes, fabriquent le groupe du Nouveau Roman, comme un objet médiatique plus encore qu’un véritable mouvement littéraire.
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Les idées clés du Nouveau Roman
Les auteurs du Nouveau Roman ont d’abord en commun un éditeur, Jérôme Lindon, le directeur des Éditions de Minuit: c’est lui qui publie les romans de Beckett, Robbe-Grillet, Sarraute, Simon, Butor, Pinget ou encore Duras. Pour autant, cela ne suffit pas à transformer le groupe en mouvement: s’ils ont tous en commun de remettre en cause les procédés du roman traditionnel, ils n’ont pas véritablement conscience d’appartenir à une école. Ce groupe d’auteurs s’appuie sur un grand nombre de manifestes et textes théoriques, parmi lesquels l’essai de Robbe-Grillet intitulé Pour un nouveau roman