Le nouvel esprit du capitalisme
Dans leur livre « Le nouvel esprit du capitalisme » Luc Boltanski et Eve Chiapello proposent une analyse de l’évolution du capitalisme dans la société française durant ces 30 dernières années. Ils montrent, entre autres, comment le capitalisme a récupéré : « le climat d’exaltation et de liberté dans les 68. Luc Boltanski est un sociologue proche de Bourdieu (dont il a repris le concept de critique artiste définie dans Les règles de l'Art et opposé à la critique sociale). Il a été aussi l'élève de Hirschman auquel il prend l'idée de l'influence de la critique. Eve Chiapello elle, chercheuse à HEC, est sociologue et spécialiste de management. Le capitalisme prospère, la société se dégrade. C’est à partir de ce constat que les deux sociologues ont mené leur travail. Les méfaits du capitalisme et plus particulièrement du néolibéralisme sur la société se ressentent de plus en plus : paupérisation, inégalités, détériorations environnementales, mépris de la culture… Cela montre la nécessité d’un contre pouvoir, d’une critique face aux dangers de cette pensée unique présentée comme naturelle et divine. Malheureusement, cet ouvrage nous montre que le capitalisme tire une partie de sa force dans sa capacité à intégrer dans ses fondamentaux les critiques qui lui sont proférées. C’est pourquoi il est nécessaire de se poser la question des conditions de réussite de la critique anticapitaliste.
Dans ce texte, les auteurs montrent que ce sont les valeurs dominantes du capitalisme, des années 60 à aujourd'hui, et leur influence sur les décideurs qui ont permis à ce dernier d'assurer constamment sa légitimité auprès de la société, de désarmer les critiques de ses adversaires et de renouveler la nécessaire motivation des